MAGHELLA

-Dossier de JL parker033 -

ATTENTION

Certaines images ou photos de ce dossier s'adressent à un public Adulte

 


Couverture originale de Maghella, peinte par Averardo Ciriello.

 

Dino Leonetti (1937-2006) :

 

Né à Florence le 3 mars 1937, Dino Leonetti est mort à Rome le 24 octobre 2006.
Diplômé de l'Académie Cinématographique, il commence à travailler dans le cinéma et dans la bande dessinée au début des années soixante. En 1962, il fera quelques histoires italiennes de Mandrake et de l'Uomo Mascherato, puis il commencera une carrière dans les premiers fumetti axés sur les histoires noires où il dessinera Fantasm et Demoniak avec Franc Verola. Pour le "Studio Giolitti" il dessinera Dick Turpin et Trelawney of the Guards. En 1968, il est le scénariste des Atti degli Apostoli de Renzo Rossellini et en 1972 il signe le scenario de "Mon nom est personne" de Tonino Valerii et Sergio Leone. Il retourne ensuite à la bande dessinée et en 1973 il crée Maghella pour l'hebdomadaire satirique Menelik de chez "Tattilo", sur des textes de Fides Orbani Arrasich (qui est une femme je précise). Pour le CorrierBoy, il réalise Flower et Marshall Jim. Il fonde plus tard le "Studio Leonetti" où des artistes comme Roberto De Angelis (futur dessinateur de Nathan Never) et Giuseppe Barbati (dessinateur de Nick Raider) y feront leur début. Cependant, il cesse à ce moment là, et presque en même temps, de dessiner pour se consacrer à l'enseignement. Il s'entoure toujours de jeunes et talentueux dessinateurs et tous se souviennent de lui et de son école comme d'un lieu agréable de travail et d'apprentissage, de philosophie quotidienne et de discussions enflammées sur l'art, l'actualité, le cinéma, le dessin, les femmes et sur les grandes questions de l'existence. Pour Dino Leonetti, travailler en groupe était un plaisir. De 1979 à 1983, il a continué ses cours de dessins pour la bande dessinée près du "Laboratorio del Fumetto" de Rome. Il était un des très rares dessinateurs de bandes dessinées avec lesquelles on pouvait parler des noir et blanc d'Alex Toth, mais aussi de thèmes divers, comme le chansonnier et poète Georges Brassens. Dans l'école de dessins de Dino Leonetti sont passés des dizaines et dizaines de dessinateurs dont plusieurs aujourd'hui sont classés comme les meilleurs auteurs italiens. Il est et restera connu en France comme le dessinateur attitré de Maghella, même si derrière le créateur de fumetti se cachait un autre personnage amateur de cinéma, de chansons et que ce grand bonhomme reste encore à découvrir.

Menelik n° 1 de 1973, ou Maghella n° 0 :
Editorialement, Maghella a une cette particularité : sa création ne date pas du n° 1 du pocket (publié en Italie par "Publistrip" en 1974). Elle a été créée l'année d'avant, en 1973, pour un autre éditeur, "Tattilo". Cette maison d'édition est spécialisée dans les revues de photos de filles nues, avec notamment la célèbre revue Playmen pour laquelle a été dessiné l'encore plus célèbre "Déclic" de Manara.
Au début des années 70, "Tattilo" publie entre autres Menelik, une revue hebdomadaire d'humour érotique (avec des photoromans, des BD, des textes), qui s'arrête au n° 103, début novembre 1973.
Le 16 novembre, Menelik est relancé dans une nouvelle formule, prévue pour être mensuelle. Il n'y aura en fait qu'un seul numéro et c'est dans celui-ci que Maghella connaît sa première aventure.
Fin novembre, Leonetti, propriétaire du personnage, le vend à "Publistrip".
Mi-décembre, Dino Leonetti et Furrio Arrasich signent avec "Publistrip" leur contrat d'auteur qui précise bien que le personnage appartient maintenant à l'éditeur (voir ci-dessus).
Et début 1974, paraît le n°1 du pocket que nous connaissons.
En France, cet épisode du Menelik est manquant et n'a jamais été édité (grave erreur de l'éditeur "Elvifrance" à l'époque), car en fait la numérotation débute à ce que nous pourrions appeler un n° 2 (le n° 1 français de 1974).
L'héroïne en sera une charmante jeune fille du nom de Maghella (petite sorcière) qui se verra propulsée à cent à l'heure dans un univers de magie, d'aventures et bien évidemment de sexe !
Dans ce premier numéro, comme vous pouvez le deviner en regardant la première page, la très jeune Maghella se trouve n'être qu'une petite fille âgée apparemment de cinq ou six ans et qui au début de l'histoire est accompagnée par sa maman.
 

Rarissime publicité parue dans la revue Men en novembre 1973 pour la parution du n° 1 de Menelik.
C'est donc la plus ancienne représentation et véritable première apparition de Maghella.


Le Menelik n° 1 de novembre 1973, couverture peinte d'Averardo Ciriello, et dessins de l'histoire par Dino Leonetti.
C'est la première apparition officielle du personnage de Maghella, dans une revue dédiée au charme et à l'érotisme.


Le contrat de cession du personnage de Maghella qui date du 30/11/1973 signé par Dino Leonetti où il est bien stipulé
qu'elle appartient désormais à l'éditeur "Publistrip" (document aimablement passé par Bernard Joubert).


La couverture originale pour le n° 4 de la série Sorchella, dessinée par Dino Leonetti (dessin signé).

Maghella, aura pour toile de fond un univers féerique axé sur la parodie du monde des contes pour enfants, écrits par les frères Grimm ou Perrault ou comme ceux mis en images par Walt Disney. Et bien que l'on ne sache pas où se situe les évènements, (aucun pays ni ville ne sera jamais cité d'ailleurs, comme souvent dans les contes de fées), on peut bien évidemment situer l'action dans une époque médiévale.
Après la mort de sa mère Maccarella, accusée d'être une voleuse et une sorcière et qui sera brûlée comme telle sur un bûcher, Maghella se retrouvera seule et grandira jusqu'à devenir une belle jeune femme de 18 ans. Neuf mois après la création de sa série fétiche, Dino Leonetti reprendra physiquement le personnage de la mère de Maghella aperçue dans le Menelik, en créant les aventures d'une sorcière qu'il appellera Sorchella et dont il ne fera que les couvertures. Sur ces dernières il y aura d'ailleurs l'annotation "Maghella Presenta", parrainant en quelque sorte cette nouvelle publication qui durera le temps de douze numéros (en 1974 aux éditions "Publistrip", voir ci-dessus la couverture du n° 4).
Maghella, durant sa première aventure, rencontrera un chevalier qui rêve de reprendre son aspect original, celui d'une grenouille (sic), ainsi qu'un mage adepte de la sodomie, une sorcière lesbienne et un savant/sorcier. Ce dernier est atteint d'impuissance, mais en étant guéri par Maghella et pour la remercier, il lui confie une amulette magique "Il ditale fatato" (le doigt fatal ou le dé fatal), qui a la propriété de faire succomber n'importe qui, homme ou femme, si son possesseur le passe doucement sur ses lèvres. Grâce à ce petit gadget, elle soumettra la sorcière Ireberta qui avait jeté un sort à la grenouille, la transformant en un jeune prince.
Au début de l'histoire, Maghella est légèrement naïve (même si elle a assisté aux ébats de sa mère dès son plus jeune âge), mais elle comprendra très vite "les choses de la vie". Elle gardera cependant assez longtemps sa virginité, mais devra subir assez souvent les assauts (par derrière) de plusieurs assaillants… Elle finira même à la fin de ce premier épisode par succomber aux avances sadomasochiste du petit poucet, par force et quelques coups de fouet bien placés.
 

Il faut noter dans ce premier numéro la perfection des dessins et de l'encrage, ainsi que la qualité du papier qui est glacé et qui donne un effet de relief saisissant.
La suite de l'histoire est parue en France dans le n° 1 aux éditions "Elvifrance" et sera surtout un long flash back pour nous rappeler sa première apparition dans le Menelik n° 1.
Maghella avait fait la promesse à sa mère mourante de revenir le jour de son dix-huitième anniversaire sur le lieu où celle-ci fut tuée. Sa mère lui apparaît alors sous une forme fantomatique et lui ordonne de se rendre "au-delà du col roulé, sur le mont chauve" (tout un programme) afin d'y recevoir sa dot…
Plus tard, un tournoi est organisé par le Roi-Co et Pétula son épouse, à l'issue duquel la gagnante aura le privilège de pouvoir désigner l'héritier du trône, qui sera choisi à ce moment- là. Il y a en effet deux héritiers, l'un très beau prénommé Play-Bois et l'autre particulièrement nabot et sot prénommé Rase-Mottes.
Maghella, ayant appris de la bouche d'un génie qu'elle était la fille du roi Mignon, et donc de ce fait de sang royal, elle pourra grâce à cela, participer au tournoi où devront s'affronter de jeunes princesses avides de conquérir le cœur d'un des deux princes.
Ayant perdu le tournoi, Maghella, qui s'apprêtait à partir, se voit proposer une alternative par la reine qui désire absolument marier son deuxième fils vers qui va sa préférence, le bien nommé Rase-Mottes. Elle propose à Maghella, qui accepte, le pouvoir de l'invisibilité en échange de ce service.
Cependant, elle doit l'épouser très rapidement…. Le mariage se faisant donc avant celui des deux gagnants légitimes, Maghella épouse son nabot et se retrouve reine…
Toutefois, elle passera finalement sa nuit de noce dans les bras du légendaire Hercule (et non pas en compagnie de son époux légitime) et par lequel elle sera enfin dépucelée et baisée, chose qui allait se reproduire très souvent par la suite dans la série…
Mais je ne suis pas là pour vous faire un résumé de toute l'histoire de Maghella, qui compte au final 140 numéros en Italie, mais plutôt pour vous parler de la censure qui sévissait en France dans les années soixante-dix et quatre-vingts dans ce genre de petits formats.

 


La publicité pour la sortie du Maghella n° 1, suivie de la couverture originale peinte par Averardo Ciriello et le numéro imprimé
où l'on peut voir que la couverture a été inversée.

Maghella, l'historique :
Si on prend les numéros qui vont du 1 au 58, -oh miracle !- aucune censure ne vient entacher les histoires.
J'ai pourtant noté une exception : la première victime à y succomber est en fait une couverture de l'édition italienne de 1974, le n° 20, où Maghella est en pleine séance sadomasochiste et qui sera à cause de ce thème, inédite en France. Cette couverture du n° 20 sera d'ailleurs changée en France par la couverture du Menelik n° 1 de 1973, celle de la première apparition de Maghella.
Vous pouvez d'ailleurs en profiter pour jeter à l'occasion un coup d'œil dans les galeries de couvertures françaises et italiennes, visibles sur ce site.
Maghella vous y oblige d'ailleurs, …se servant de son "doigt fatal"!

Le logo de Maghella qui ornera l'intérieur de toutes ses publications.

On peut donc noter que les premières censures sur Maghella se portent sur les couvertures qui étaient, il est vrai, d'un érotisme assez torride. Ce n'est qu'un peu plus tard que les histoires se verront sérieusement amputées, ces dernières se rapprochant de la pornographie (la dépassant même nettement très souvent). A l'inverse de la collection Maghella, la série Biancaneve (Contes Malicieux en France), avec ses histoires ainsi que ses couvertures peintes par Alessandro Biffignandi, sont beaucoup moins érotiques et chaudes que celles de notre héroïne dont les couvertures étaient peintes par Averardo Ciriello, qui dessina d'ailleurs et peignit avec grand talent l'intégralité de l'ensemble de la collection ainsi qu'une partie de celles de Lucifera.
Si Biancaneve est très ingénue dans les premiers numéros et donnera l'illusion de l'être dans les suivants, les histoires resteront toujours d'un érotisme assez léger, ponctuées de temps à autres de quelques moments assez chauds, surtout sous le crayon de Leone Frollo. Maghella par contre saura de suite et très bien ce qu'elle fait, et ceci quasiment dès les premiers numéros où toutes les scènes de sexe sont assez impressionnantes, surtout lorsque l'on a -il va s'en dire- les éditions originales entre les mains. Maghella a toujours été une héroïne très sexe et ses aventures ainsi que les couvertures sont là pour nous le rappeler à chaque numéro.
La série française, titrée Maghella, comporte en tout 82 deux numéros (ce à quoi il faut penser à rajouter les numéros de la série Satires ainsi que le numéro hors série parut dans Contes Satyriques), pour un total de 140 numéros en Italie plus cinq hors séries. Ainsi, j'ai pu noter au final pas moins de 53 couvertures qui resteront inédites en France.

Scène torride de lesbianisme avec Maghella et une copine, dans un collège pour jeunes filles du monde.

 
Si ses histoires portent parfois vers des enquêtes policières, de l'épouvante, du gore ou du suspense et même de la science fiction -oui il y a tout ça dans Maghella-, tout nous ramène à un moment donné au sexe, qui s'en plaindrait d'ailleurs ?
Les couvertures peintes par Averardo Ciriello étaient toujours là pour accentuer et soutenir des histoires richement dessinées par le talentueux dessinateur qu'était Dino Leonetti, qui fut aidé certaines fois, avec plus ou moins de réussite (dans les premiers numéros je pense), par le Studio qui porte son nom et qu'il dirigeait.
Si en effet les premiers numéros sont à mon avis assez fades, tant au niveau de certaines histoires que des dessins, tout explose vers les n° 37/40, dans un jaillissement d'idées et de…formes. C'est dans ces numéros (du 35 au 37) que Maghella, sous l'effet d'un sortilège et transformée en centaure doit se rendre dans une vallée où ils habitent. Elle y rencontrera un mâle avec qui elle aura des rapports sexuels et tombera enceinte juste après. Elle aura ainsi un fils nommé Karakol, lui-même centaure, mais qui sera tué par une lesbienne jalouse et amoureuse de Maghella. Cette dernière vengera sa mort en supprimant la meurtrière, en l'empoisonnant plus précisément. Notre petite Maghella a donc été maman le temps de quelques épisodes. C'est aussi à partir de ce moment là que les dessins de Dino Leonetti deviendront vivants, subtils, chauds, érotiques et drôles (surtout à partir du n° 37) et sont à mon gout juste supplantés graphiquement par ceux de Leone Frollo, artiste très connu lui aussi dans les fumetti per adulti.
Maghella ne sera jamais aussi bien dessinée qu'après ces numéros et ses histoires sont d'une richesse inégalée dans les petits formats pour adultes.

Maghella, après sa rencontre avec un centaure, aura un fils qu'elle appellera Karakol.

On peut reconnaître trois styles évolutifs dans le dessin de Maghella (visibles sur les trois visages à la suite). La première période, qui va du n° 1 au n° 36, est un style où l'héroïne aura des traits vaguement innocents et enfantins et qui correspondent d'ailleurs à des histoires de même valeur. On n'a jamais été aussi proche des contes pour enfants que dans cette première partie où princesses, dragons, rois et magiciens mélangés à de la gaudriole et à de l'humour paillard sont au rendez-vous.
Dans la deuxième période, que l'on peut commencer au n° 37, Maghella affirmera les traits d'une femme sûre d'elle et on peut noter que les yeux sont étirés vers le haut à l'extrême, se rapprochant des félidés (des chats pour être plus exact), ce qui accentuera des effets malicieux, et lui donnera une apparence très…coquine. Tous les protagonistes verront ainsi leur visage se rapprocher de la caricature, ce qui aura pour conséquence d'augmenter l'effet comique à merveille (voir les nombreuses scènes d'orgasmes et les gouttes de salive ou de bave qu'ils crachent). Les histoires deviendront parfaites pour ce qui est des scénarios et des dessins, avec un encrage travaillé à l'extrême et dans le moindre détail (voir plus bas la galerie des 4 portraits), tout bonnement sublimes. Maghella deviendra à ce moment là une sorte d'aventurière itinérante, un peu à la Tintin, parcourant le monde pour vivre des aventures, tantôt érotiques, policières, comiques, fantastiques, féériques…
La deuxième période étant sans nul doute la meilleure, et qui d'ailleurs est reconnue comme telle par les connaisseurs, collectionneurs et amateurs d'arts.
Puis vient le moment où Leonetti se calme (vers les n° 110/113), et revient à un style plus classique que l'on peut qualifier d'amalgame entre la 1ère et la 2eme période.
L'héroïne y revient à un style plus réaliste, plus posé, très beau certes, mais qui réduit considérablement les effets comiques ou les situations érotiques à quelque chose finalement d'assez plat. On note aussi sur certains dessins et certaines planches vers la fin de la série, une lassitude flagrante du dessinateur, les scènes de sexe étant de surcroît -malheureusement dans cette troisième partie- de plus en plus rare.

Dino Leonetti
reprendra le dessin de la première apparition de Maghella par la suite, pour une autre publicité
et refera en l'actualisant, le visage de son héroïne de façon enjoué pour le rendre plus dans le style de la bande dessinée.
On notera aussi l'apparition d'une belle culotte décorée d'une bien jolie fleur et la disparition de la toison pubienne.

Première période

Deuxième période

Troisième période

Galerie de quatre portraits de la seconde période. Celle où Maghella fut dessinée de la plus belle façon.

Si en effet dans Maghella il y a beaucoup de sexe, on peut y trouver aussi des histoires policières, d'horreur, d'épouvante ou gores, ainsi que des rétrospectives historiques drolatiquement approximatives…très loin des thèmes de l'univers des contes pour enfants.
C'est bien logique que ce soit à cause de tous ces thèmes justement que cette série ait été censurée. Même si les premiers numéros n'ont absolument pas subi les foudres de la censure, et de ce fait énormément de choses qui ne pourraient plus passer de nos jours, ont été publiés à cette époque, il a bien fallu à un moment freiner ces dérives et c'est ce que fera malheureusement "Elvifrance" en s'autocensurant.
Toutes les aventures de Maghella sont ponctuées de rencontres de personnages phares qui l'accompagneront à chaque fois durant quelques épisodes. Cette construction scénaristique permettra de suivre des histoires particulièrement riches en rebondissements de toutes sortes et d'inclure en fin de numéro des histoires qui se terminent toujours en plein suspense, laissant le lecteur dans l'attente fiévreuse du prochain épisode. C'est ainsi que dans les numéros allant du 43 au 52, Maghella se trouve en compagnie d'un voyant extra-lucide, ne possédant pas d'yeux, le Prince Fess, qui l'aidera à rechercher Rasputine, pédophile patenté qui ne peut bander ni faire l'amour qu'avec des fillettes… Le voyant, lui, a la singulière particularité d'avoir un pénis énorme au repos…qui rétrécie quand il est excité, ceci dû à un traumatisme enfantin : il a en effet été torturé en bas âge par sa préceptrice. Il faut noter que pendant que le Prince Fess raconte son enfance extrêmement traumatisante…Maghella, elle, se masturbe, excitée par son récit.
Ces histoires ne furent pas censurées en France, mais cela allait changer pour la suite...
Ainsi, on peut noter que la première grande censure véritable est celle où Maghella rencontre un gorille parlant (n° 67, 68, 69 en Italie), ce qui donnera prétexte à de nombreuses scènes zoophiles, qui seront bien entendu entièrement enlevées dans l'édition française.
Vous n'avez en effet que 4 % à 6% des pages de cette trilogie en France !
Inutile donc de vous dire que lorsque vous lisez les histoires françaises de Maghella, elles n'ont parfois ni queue ni tête, certains personnages disparaissant en pleine action pour ne plus réapparaître par la suite. Cela donne parfois à la trame du récit un contenu haché qui pourrait laisser croire à la débilité de ce genre de petits formats tant décriés pendant des années en France.
Toutefois il n'en est rien, car en ayant sous les yeux les éditions originales, on s'aperçoit que les histoires sont bien ficelées et la trame du récit toujours bien faite, ainsi que la transition entre deux aventures, pas souvent évidente à faire. Dans un autre récit, visible en France dans le n° 68, Maghella, par un curieux hasard, fait la connaissance de son sosie, une princesse qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, sauf la couleur des cheveux qui sont blonds pour la princesse et bruns pour notre héroïne. Elle se rend vite compte, après avoir supprimé son double et teint ses cheveux, que cette dernière avait une prédilection pour le sadisme, le sadomasochisme et l'inceste qu'elle pratiquait avec son cher papa. Elle avait en effet l'habitude de s'envoyer en l'air avec son papounet en même temps qu'elle torturait un ou deux prisonniers, une certaine routine dans les aventures de Maghella. De cette histoire incestueuse vous n'en connaissez qu'une partie, ce qui en rend une fois de plus la lecture particulièrement indigeste.
 
Un petit aparté concernant la deuxième série de Maghella parue en France en 1988 et en grand format (dix-sept numéros en tout) : il s'agit de rééditions avec des rajouts dessinés par Dino Leonetti, de pages extrêmement sexuelles et explicites. Je possède d'ailleurs des planches originales de ces numéros où l'on peut apercevoir ces rajouts, des collages souvent et parfois des pages entièrement refaites. Les couvertures sont simplement des reprises de celles parues quelques années auparavant. Vous pourrez plus loin apercevoir ces planches originales où je montre des exemples par l'image et où j'explique ce qui s'est passé.
Camelot / Marchetta, le filou au grand cœur :
Si Maghella affronte la censure dès le n° 67, les numéros précédents ont eu énormément de chance de pouvoir être imprimés et édités sans problème sur notre territoire par l'éditeur "Elvifrance".
On y trouve tout ce qui est particulièrement interdit et réprimandé par la loi (de nos jours), notamment dans les Maghella du n° 60 au n° 62, avec une histoire abominable de meurtre sur une toute jeune fille d'une douzaine d'années, tuée par son jeune frère prénommé Wagner (qui doit avoir dans les huit ou neuf ans). Ce dernier ayant surpris sa sœur alors que, consentante, elle se faisait caresser et lécher par le jardinier du domaine, il les éviscèrera à coups de ciseaux, les mettant littéralement en pièces.

"Oh, mais ce n'est pas un caramel…on dirait plutôt un énorme sucre d'orge…mais il coule Anselme !
Ce ne serait pas un caprice des vieux, des fois ? " (Humour et jeu de mots types de la maison d'édition "Elvifrance".

La mère ressuscitera alors sa fille, mais d'une certaine façon, en la faisant embaumer par un taxidermiste, ce qui donnera par la suite l'excuse à de nombreuses scènes de nécrophilie.
Les raisons de tout cela sont simples, le jeune frère meurtrier, devenu fou et dangereux dans sa prime jeunesse, après avoir surpris son père entrain de sodomiser sa mère, ne peut plus en effet calmer ses crises meurtrières, qu'en caressant sa propre sœur sous l'œil attendri de sa mère…
Ouf !...tout cela n'est absolument pas censuré dans l'édition française, et assurément toutes ces scènes à caractère pédophiles et morbides seraient inimaginables de nos jours et interdites d'office. Pour la suite de l'histoire, le jeune garçon se perdant dans les bois, il sera capturé par une créature mi-femme mi-plante qui s'empressera de le dépuceler, ce qui aura pour effet de lui rendre toute sa raison.
Toutefois, il finira -tenez vous bien- torturé par un savant fou et son assistante, les pieds cloués au sol par des clous de charpentier (un gamin de neuf ans !), et terminera transformé en être mi-humain mi-végétal, appelé mandragore, sous l'effet d'une mixture inventée par ledit savant, qu'il lui fera ingurgiter de force. Les plantes lui dévoreront alors les entrailles et sortiront par tous ses orifices, sous les yeux écœurés de Maghella. Elle ne se privera pas avec sa verve habituelle de conspuer ses tortionnaires : "C'est facile de tabasser un pauvre môme sans défense ! comme enculée tu te poses là !", et de recevoir un coup de pied en pleine figure de la part de l'assistante, pour ensuite déclarer en voyant les deux déments torturer l'enfant : " Mais c'est monstrueux ! vous êtes complètement cinglés, tous les deux ! je n'ai jamais vu d'ordures aussi sordides que vous ! ", ce à quoi le savant fou répondra en exultant et en bavant : "Eh eh eh …dis plutôt que tu n'as jamais assisté à une chose aussi fantastique, oui…et ça, je veux bien te croire !"
Ce dernier, ne parvient en effet qu'à exciter sa libido qu'avec ses créatures mutantes enfantées par son esprit malade et change pour cela tous les êtres humains passants aux alentours de son domaine.
Ce summum de l'horreur, mêlant pédophilie, meurtres, tortures, ne reviendra plus jamais dans Maghella, et cet humour très noir ne sera pas retenté, ni dans d'autres petits formats à ma connaissance. C'est dans ces numéros, plus précisément le n° 61 (en France le n° 62) que Maghella rencontrera un personnage hors du commun qui allait devenir son nouveau compagnon, un tout jeune garçon de 13/14 ans prénommé Camelot (Marchetta en Italie). Il deviendra son copain, son ami, et pour terminer, son amant. Elle le découvre dans les bois alors qu'elle recherche justement le jeune Wagner, le prenant en premier pour lui.
Ce personnage prendra tellement d'importance dans l'univers de Maghella, que durant quatre épisodes entiers, du n° 66 au n° 69, elle ne sera pas présente, toute l'action étant centrée sur le jeune Camelot. Ce personnage devait énormément plaire, car il était vraiment très drôle et vivant, mêlant vice, amour, amitié et aventure à lui seul.
Il l'accompagnera durant quinze numéros et finira malheureusement amnésique après avoir subi une opération au cerveau lui faisant oublier jusqu'à l'existence même de son amie. Il retrouvera finalement des parents, qui ne sont en fait pas les siens…et on ne le verra plus dans la série, ce qui est bien dommage.
Avec lui a soufflé un vent de folie sur les aventures de Maghella, qui étaient assurément parmi les meilleurs de la saga de notre héroïne, à n'en pas douter.


Marchetta et Maghella, un orgasme type dessiné avec humour par Dino Leonetti au top de sa forme.

A partir de ces numéros, toutes les histoires qui viendront par la suite en France seront coupées, entaillées et meurtries par le couperet de la censure et c'est fort dommage, car cela nous prive bien sûr des moments les plus intéressants, les plus sexes aussi quand ce ne sont pas les plus drôles. Que se soit celle du grillon parlant ou de la secte des homosexuels, de la femme vampire etc…il manquera toujours quelques cases ou plusieurs planches, quand ce ne sont pas des numéros complets qui disparaissent (voir le chapitre qui suit). Vous ne verrez jamais toutes ces scènes incluant zoophilie, pédophilie, inceste, torture, et on ne peut pas non plus évidemment les montrer à tout public…sauf si un éditeur, comme la série Erotix chez l'éditeur "Delcourt" par exemple, ce décide un jour de les republier.
Toy, le Petit Prince censuré:
Partant du principe qu' "Elvifrance" subissait d'énormes pressions et devait donc s'autocensurer, il n'était pas rare de voir plusieurs numéros passer à la trappe, mais autant d'un seul coup, cela frise l'autodafé. Je m'explique : Maghella, de par ses aventures était amenée à rencontrer bien entendu des personnages étranges, bizarres, diaboliques, drôles parfois…dont une femme clown, une secte de cannibales, une femme vampire, un génial inventeur, une femme avec une tête en forme de pied, des cerveaux humains montés sur ordinateurs, un zoophile…et j'en passe.
Mais celui qu'elle allait rencontrer dans le n° 99 (en Italie) allait surpasser de loin tous les autres. Il s'agit d'un jeune garçon de douze ans environ qui porte le nom étrange de Toy. Ne cherchez pas ces histoires dans votre collection de Maghella ou de Satires, car toute cette partie en commençant par le n° 99 et jusqu'au n° 115 est inédite en France et dans les numéros suivants, il n'y est fait nullement mention de ce personnage.

Arrivé de la même façon, que le Petit Prince de St Exupéry, dont il a la blondeur, seul et en plein désert -la référence est évidente- Toy intrigue un astronome qui le recueille chez lui et en tombe rapidement amoureux, montrant par la même, dans la BD, de nombreuses scènes à caractère pédophile.
Le jeune garçon expliquera sa venue et la façon dont il est arrivé ici : un vaisseau cosmique, appelé aussi "vaisseau mère" dans la littérature ufologique, assez imposant par la taille, en visite dans notre système solaire et contenant beaucoup d'individus extra-terrestres, s'est retrouvé en panne à proximité de la Terre et a du se poser sur celle-ci.
Pendant que les plus âgés s'occupent de réparer le vaisseau, un jeune garçon extra-terrestre accompagné de son jouet favori, un robot appelé Toy, a l'envie de visiter les environs autour du vaisseau qui s'est posé en plein désert.
Après s'être beaucoup trop éloigné du lieu d'atterrissage, les extra-terrestres partiront sans les deux jeunes explorateurs, sans savoir qu'ils les laissent derrière eux. Le jeune garçon mourra dans le désert, tué et dissous par l'urine de Toy qu'il voulait boire, mais ce dernier survivra et trouvera l'observatoire de l'astronome.
Par dessus tout ça, voilà qu'arrive Maghella, qui finira rapidement par se rendre compte que le jeune garçon est en fait un robot construit par un peuple extra-terrestre.
De par l'âge du garçon et les situations qui en découlent, il n'est pas étonnant que ces dix-sept numéros soient restés totalement inédits chez nous. Jugez plutôt.
Ayant la possibilité de lire les pensées secrètes des gens et donc de connaître leurs désirs les plus intimes, Toy aura la possibilité de satisfaire les hommes comme les femmes, et surtout en premier lieu Maghella elle même. Lorsque vous saurez qu'en plus ce robot garçon a la faculté de faire grossir et grandir son sexe, vous saurez que tout a été fait dans ces numéros inédits. J'allais oublier un dernier détail d'importance : il a aussi la faculté de se transformer en jeune fille du même âge et je laisse donc le soin à votre imagination débridée de vous laisser imaginer la suite...

Maghella et Toy ne perdront jamais une occasion de se découvrir mutuellement.

 


Toy, captant le désir de la nurse d'avoir un deuxième bébé pour mieux prendre son plaisir,
ne se privera pas de lui rendre ce service, ce qui sera forcément du gout de l'intéressée.


Toy prend ici le temps de montrer à Maghella sa façon de se transformer en jeune fille.

Plus tard, ses maîtres revenant le récupérer, se retrouveront en face d'une machine ayant absorbée la totalité des émotions humaines, et à cause de cela, il en viendra à se rebeller contre ses créateurs, tuant même l'un d'entre eux qui n'avait de toute façon que de mauvaises intentions. Se rapprochant du célèbre pantin de bois Pinocchio, en voulant comme ce dernier se trouver une apparence humaine et devenir un véritable petit garçon, lui et Maghella feront tout pour cela. Toy amènera ainsi son amie et amante en soucoupe volante sur sa planète d'origine, pour une visite guidée.
Il leur arrivera bien des aventures, mais pour que Maghella puisse repartir, Toy se sacrifiera en ordonnant à cette dernière de lui défoncer le crâne pour récupérer une puce électronique, ce qui lui permettra de voyager en soucoupe afin qu'elle puisse revenir sur la Terre.
Bien que pas vraiment mort, on ne reverra cependant plus Toy, et Maghella devra errer dans différentes époques avant de pouvoir rentrer chez elle.
Ce passage de dix-sept numéros est de la pure science fiction, de la meilleure veine en plus, dépassant allègrement certaines histoires de la bande dessinée Franco-belge sans aucun problème. Pour moi, c'est un des meilleurs moments de cette série et un des meilleurs récits que j'ai eu à lire dans l'univers des petits formats pour adultes. Quelle imagination !

 


Voici comment Maghella vérifie que Toy fonctionne parfaitement.


A la manière du pantin de bois Pinocchio, créé par Carlo Collodi, Toy rêve de devenir un vrai petit garçon,
et ils partiront pour cela, dans ce même épisode, en soucoupe volante vers sa planète natale.

En France, pour faire la liaison entre les deux histoires, du n° 98 au n° 116, il allait falloir être très habile pour que ce manque ne se voit pas…mais ce ne fut pas le cas, loin s'en faut. Si en effet vous lisez le Satires n° 20, Maghella vient de se faire assommer et se retrouve enfermée dans une geôle; elle entend un bruit de serrure et c'est la dernière page du livre. Mais ou est donc la suite ?… car dans l'épisode qui suit, le Satires n° 22, on la voit courir sous la pluie sans se douter que dix-sept numéros viennent tout simplement de sauter. Le n° 21 de la série fera le pont entre les deux numéros, en incluant un des hors-série contenant une histoire consacrée à Rase-Mottes et n'ayant absolument aucun rapport entre les deux aventures.
Avec un brin d'humour, l'éditeur "Elvifrance" reprendra la suite de ses aventures dans le Satires n° 22 en faisant le raccord avec la coupure et en annonçant de cette façon : "Après moult aventures inénarrables (qu'on ne vous narrera donc pas), Maghella s'est enfin sortie du merdier pas possible dans lequel elle s'était fourrée". On a rarement vu une aussi belle transition, n'est ce pas ?! Cet humour noir chez Georges Bielec se renouvellera assez souvent comme dans l'épisode n° 70 (en France) où l'on peut voir Maghella déclarer : "Ecoute grillon, je suis déjà interdite de vente aux mineurs et d'affichage. Alors je crois qu'il vaut mieux pas qu'on ne publie pas ton histoire, ça pourrait encore donner des idées aux censurions !". Et le grillon lui répond : "Comme tu voudras, mais entre-nous, l'époque où on édite tes histoires doit être salement conne, surtout quand on se dit que cela se passe au pays qui a vu naitre Rabelais !" Ainsi Bielec s'adressera quelques fois directement aux lecteurs en leur faisant part des problèmes qu'il avait -lui et sa maison d'édition- avec la commission de censure. Simple façon détournée de régler ses comptes et qui devait, à mon avis, énormément plaire à ladite commission.
Il faut noter que vers la fin de la série, certains numéros de Maghella ont particulièrement retenu l'attention des lecteurs. C'est dans le n° 82 (dernier numéro en France), qu'un lecteur, justement passionné de BD érotique et fan de Maghella, se retrouve projeté dans l'univers de notre héroïne et vivra avec elle des aventures durant plus de neufs épisodes (l'histoire continuera dans le Satires n° 9).
Cela donnera des situations assez cocasses, dont vous pouvez imaginez la nature… Son fantasme premier sera assouvi, puisque Maghella ne se privera pas de lui montrer ses charmes sous toutes les coutures et en 3 dimensions, bien différents de ceux sur papier, et ce, de toutes les manières et positions possibles et imaginables. Ils passeront pas mal de temps tous les deux, et avec l'aide de quelques sorciers, ils essayeront plusieurs fois de le rendre à son monde d'origine. Intéressante histoire où l'imaginaire se confond avec une certaine réalité.
Un petit détail marrant, concernant l'épisode avec le papillon géant : en effet avec le montage paru en France et édité dans le Satires n° 26, on pourrait croire que Maghella ne se fait pas prendre par le lépidoptère gigantesque; mais en fait dans la version originale, cet accouplement zoophile dure le temps de quatre pages. Tous les derniers Maghella, surtout ceux parus dans la collection Satires sont du même acabit et seront extrêmement censurés (voir listing des pages manquantes). Vous avez pu vous rendre compte que j'ai laissé par contre de coté les premières aventures de Maghella et c'est voulu, car je trouve les scénarios assez affligeants et les dessins moins bons que dans les numéros suivants. On peut deviner sur certains numéros, que quelques fois Dino Leonetti se faisait aider par ses dessinateurs travaillants dans son Studio. Je n'ai jamais vraiment réussi à lire ces épisodes, ne parvenant pas à accrocher totalement aux trente premières histoires où elle recherche on ne sait trop quoi avec je ne sais trop qui. Tout cela est très confus et passablement ennuyeux (cet avis n'engage que moi).
Je fais juste une parenthèse sur un personnage récurent de la série : le mari de Maghella, Rase-mottes (Raganotto en Italie). Maghella a bien été mariée avec ce nabot, suite à un mariage organisé par la reine pour spolier son autre fils de la couronne et du trône.
Il aura quand même eu assez de succès en Italie pour qu'il fasse l'objet de trois supplementi sur les cinq existants, ces trois ayant été traduit en France dans : Contes Satyriques n° 27 "Le roman de la rosette" en 1977, le Saga hors-série n° 2 "Chatouilles pas mes complexes", et le Satires n ° 21 "Les complexes c'est pas simple" qui datent des années quatre-vingts pour les deux derniers. Rase-Mottes, grâce à sa condition d'époux de Maghella, fera de temps en temps des passages assez remarqués dans la série.
Dans la nullité, la bêtise et la naïveté, cet idiot congénital est passé maître et ses apparitions sporadiques s'épuiseront avec le temps. A noter que sa petite taille, proche du nanisme, le fera appeler Rase-Mottes et ainsi comme le voudrait la légende, son appendice serait apparemment assez développé, mais avec une prédilection pour l'éjaculation précoce (peut-être même un record dans la bande dessinée). Sa dernière apparition se fera dans les numéros 127 à 133 pour ne plus réapparaître par la suite, et l'on ne sait pas ce qu'il deviendra, malgré la fin de la série qui allait bientôt arriver…
Pour clôturer ses aventures, on peut se rendre compte en lisant le dernier épisode dans le Satires n° 46 que l'histoire se termine en effet rapidement. L'auteur, peut-être, eut-il un effet de lassitude sur une série qui durait quand même depuis sept ans.
Dans cette dernière aventure, Maghella recherche un trésor avec une amie, inexistant au final puisqu'elles retrouvent une malle vide contenant juste un livre. Mais après avoir embrassé un perroquet présent avec elle dans la grotte, celui-ci reprend son aspect original, un homme oiseau, prince de la planète Ailytre où il décide d'emporter Maghella et son amie en volant à travers…l'espace (sic). Là, elle se fera greffer une paire d'ailes et deviendra la reine de ce monde…
Je trouve à mon gout cette fin un peu abrupte. Maghella quittant finalement la Terre pour devenir quelque chose de nouveau, un peu comme si finalement elle n'avait jamais rien eu à faire en ce bas monde. Peut-être était-elle amenée à transcender finalement son état de simple humaine, et comme une chenille, devenir un superbe papillon.

Bestiaire interdit :
Interdite en France dans les années soixante-dix et plutôt tolérée de nos jours, la zoophilie a de tout temps attirée ou du moins attisée la curiosité de certaines personnes. Dans la série Maghella, il y avait souvent des références à cette déviance sexuelle, faites par petites touches ou bien par des scènes sans détours et rentrant directement dans le …vif du sujet. Les images qui suivent sont complètements inédites (sauf celles avec la grenouille) et avaient été enlevées des histoires françaises de Maghella. Je me propose donc de vous en montrer quelques-unes ici, qui pourraient vous faire sourire, vous surprendre, ou pour les amateurs…vous faire rêver un peu.
 

L'ami de Marchetta, un gorille parlant, ne se privera pas d'en satisfaire plus d'une, mais malheureusement
elles se feront "baiser à mort" au sens propre du terme, à chaque fois par ce dernier.

 


Un jeune homme dépucelé par une femme atteinte d'une singulière particularité, une queue de cheval, …


…ne pourra, une fois adulte, faire l'amour qu'avec des juments devenues sa petite Madeleine de…"Prout".


Une femme doit offrir son cul au démon, apparu sous la forme d'un bouc, en échange d'un service de ce dernier.


Réticente au départ, Maghella se lèchera faire, oups…se laissera faire par la grenouille.

 

Produits dérivés et petits à-côtés :
Sachez que ces aventures en Italie eurent tellement de succès auprès d'un certain lectorat, que la maison d'édition "Publistrip" décida d'inclure à partir du n° 20 sur une ou deux pages (cela variait), un courrier de fans nommé avec jeu de mot "Maghella con tette a tette". Cette idée géniale avait déjà été exploitée outre-Atlantique par un homme de génie, un des pères fondateurs de la firme "Marvel" dans les années soixante. Stan Lee -c'est bien lui- alla même encore plus loin quand il proposa aux fans une collaboration étroite grâce à ce courrier des lecteurs, incluant dans chaque comics de toutes les collections "Marvel" une correspondance qui mettait en relation éditeurs, dessinateurs et acheteurs. Ainsi, produits dérivés, jeux, portfolios, cartes de membres, posters….tout était là pour fidéliser les lecteurs et les fans.
Concernant la série qui nous intéresse ici, on trouvera dans les premiers numéros de Maghella des jeux en dernières pages, des rébus, des casse-têtes, afin de divertir le lectorat (voir photo plus loin).
Il existe pour certaines séries éditées chez "Edifumetto" ou "Ediperiodici", comme par exemple Isabella, Goldrake ou Zora, quelques rares produits dérivés assez difficiles à trouver, comme un porte-clefs, des cartes postales, posters, autocollants, des étiquettes de vin… Mais à regret je dois avouer que pour Maghella je n'ai absolument rien trouvé en Italie, car il n'existe tout simplement rien. Renzo Barbieri, quelques années auparavant, avait eu l'idée de créer des étiquettes de vin à l'effigie de Biancaneve ou Zora... C'est pourquoi je me suis amusé à faire cette bouteille ci-dessous, petit clin d'œil à au créateur et éditeur "d'Edifumetto" aujourd'hui disparu et aussi pour rendre hommage à Maghella qui était, elle, éditée chez "Ediperiodici/Publistrip". C'est à n'en pas douter un bon millésime de 1973 et comme indiqué sur l'étiquette: un ''Grand Cul Classé'' et ''Fellation Contrôlée''.

Il existe aussi un 45T en Italie, Maga Maghella qui date de 1971 et chanté par Raffaella Carrà, mais ne vous trompez pas, il n'a rien à voir avec notre héroïne et qui plus est, la chanson s'adresse aux enfants. Tout cela reste néanmoins bien faible lorsque l'on voit ce que faisait à coté l'éditeur Furio Viano, dont son héroïne Vartan, l'indienne blanche, possèdera une énorme quantité de petits gadgets amusants : posters, autocollants, jeux de cartes, calendriers…dessinés à chaque fois par le dessinateur de la série, Sandro Angiolini.
Laissez vous aller à imaginer une seule minute, le plaisir pour certains collectionneurs si pour la série Maghella il y avait eu autant de choses…qui seraient à coup sûr devenus des collectors de nos jours. Quelle stupide et énorme erreur de n'avoir rien fait. Petite anecdote amusante : les italiens ont su que les français avaient un faible pour leur héroïne à couettes. La preuve, ce petit entrefilet paru dans Biancaneve I Quaderni del fumetto Italiano où l'on peut lire ceci : "Maghella est traduite en France par les éditions "Elvifrance". Dans cet ouvrage, c'est la seule référence de ce genre à un pays étranger, sympa non?

 
Correspondance et jeux seront de mises dans Maghella, comme vous le prouvent ces deux exemples.

Un film consacré à Maghella devait sortir en 1974, tourné par Francis Leroi, mais restera inédit. Je vous laisse fantasmer une minute (pas plus), sur l'apparence qu'aurait pu donner à notre célèbre héroïne une jeune femme des années soixante-dix, dans toute sa beauté plastique. Ainsi par exemple, Jennifer Liano (d'origine italienne), mannequin américain et Playmate du Mois pour le magazine Playboy de mai 1970, qui, par bien des aspects ressemblait à Maghella et aurait pu jouer son rôle. Etrange et intéressante ressemblance (voir ci-dessous).

 

Listing des histoires censurées en France :
Il m'était impossible de mettre en évidence le rapport entre les éditons originales italiennes et les éditions françaises concernant les numéros et pages censurés. En effet, les histoires sont tellement coupées, remontées, tronquées que cela aurait été une tache titanesque. C'est pourquoi je me contente ci-dessous de vous donner le total des pages manquantes dans chaque numéro de l'édition italienne, par rapport à l'édition française. Cela vous permettra d'avoir un aperçu de l'énorme quantité de pages que vous avez loupées. De plus, il y eut en Italie un doublon sur un numéro (erreur d'imprimerie) : il y a en effet deux numéros 56, ce qui a eu pour effet de décaler entièrement la numérotation. Les scènes les plus censurées sont sans conteste les scènes à caractère pédophile (assez nombreuses dans la série), zoophile (peu nombreuses), les scènes de torture et de sadisme ainsi que celles où les scènes de sexes sont extrêmement visibles et explicites. J'ai noté, chose marrante et unique, une scène censurée en Italie, où Toy masturbe l'astronome qui l'a recueilli, en effet le jeune garçon tient bien le sexe entre ses doigts, mais il est tout simplement…absent. Cette manière de faire est fréquemment utilisée au Japon, où les vides aperçus ne sont pas forcément…des vides.
 
- n° 67 de 1975, il manque 104 pages.
- n° 68 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 69 de 1975, il manque 82 pages, couverture inédite en France.
- n° 70 de 1975, il manque 3 pages.
- n° 71 de 1975, il manque 16 pages.
- n° 72 de 1975, il manque 11 pages, couverture inédite en France.
- n° 73 de 1975, il manque 9 pages.
- n° 74 de 1975, il manque 2 pages, couverture inédite en France.
- n° 75 de 1977, il manque 6 pages, couverture inédite en France.
- n° 85 de 1975, il manque 8 pages, couverture inédite en France
- le n° 85 en Italie correspond en France au Satires n° 9 qui fait suite au n° 82 de Maghella.
- n° 86 de 1975, il manque 8 pages, couverture inédite en France.
- n° 87 de 1975, il manque 8 pages, couverture inédite en France.
- n° 88 de 1975, il manque 108 pages, couverture inédite en France.
- n° 89 de 1975, il manque 8 pages.
- n° 90 de 1975, il manque 8 pages, couverture inédite en France.
- n° 91 de 1975, il manque 18 pages.
- n° 92 de 1975, il manque 108 pages.
- n° 93 de 1975, il manque 9 pages, couverture inédite en France.
- n° 94 de 1975, il manque 10 pages.
- n° 95 de 1975, il manque 4 pages, couverture inédite en France.
- n° 96 de 1975, il manque 20 pages.
- n° 97 de 1975, il manque 22 pages.
- n° 98 de 1975, il manque 11 pages, couverture inédite en France.
- n° 99 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 100 de 1975 il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 101 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 102 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 103 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 104 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 105 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 106 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 107 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 108 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 109 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 110 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 111 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 112 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 113 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 114 de 1975, il manque 112 pages, histoire et couverture inédites en France.
- n° 115 de 1975, il manque 112 pages, histoire inédite en France.
- n° 116 de 1975, il manque 16 pages.
- n° 117 de 1975, il manque 16 pages.
- n° 118 de 1975, il manque 14 pages.
- n° 119 de 1975, il manque 14 pages.
- n° 120 de 1975, il manque 14 pages.
- n° 122 de 1975, il manque 14 pages.
- n° 123 de 1975, il manque 4 pages.
- n° 124 de 1975, il manque 6 pages, couverture inédite en France.
- n° 126 de 1975, il manque 2 pages.
- n° 127 de 1975, il manque 22 pages, couverture inédite en France.
- n° 128 de 1975, il manque 23 pages, couverture inédite en France.
- n° 129 de 1975, il manque 11 pages, couverture inédite en France.
- n° 130 de 1975, il manque 15 pages, couverture inédite en France.
- n° 131 de 1975, il manque 4 pages, couverture inédite en France.
- n° 132 de 1975, il manque 13 pages, couverture inédite en France.
- n° 133 de 1975, il manque 6 pages, couverture inédite en France.
- n° 134 de 1975, il manque 7 pages, couverture inédite en France.
- n° 137 de 1975, il manque 15 pages, couverture inédite en France.
- n° 138 de 1975, il manque 3 pages, couverture inédite en France.
Vous trouverez la liste complète des couvertures inédites en cliquant sur le lien : Couvertures inédites de Maghella.
 
Les supplementi :
 
-1974 ''Ali'Baba'contro i quaranta guardoni'', aucune histoire ayant rapport avec Maghella à l'intérieur, mais un récit inspiré des ''Mille et Une Nuits''.
-1975 ''C'era una volta un coso…'', il manque 219 planches dans la version française, histoire inédite en France, dessins de l'histoire Dino Leonetti. En France, la couverture de ce supplementi a servi pour le Saga hors-série n° 2: ''Chatouille pas mes complexes'' mais avec l'histoire d'un autre hors-série de Maghella qui est ''Raganotto fa fagotto !''.
-1976 ''Raganotto contro il babau'', histoire complète et parue en France dans : Contes Satyriques n° 27 ''Le roman de la rosette'', dessins de l'histoire Dino Leonetti, aidé parfois par son Studio sur quelques cases. Format géant 24cm x 16,5cm.
-1977 ''Raganotto fa fagotto !'', histoire complète et parue en France dans : Saga hors-série n° 2 ''Chatouille pas mes complexes'', dessins de l'histoire Dino Leonetti. En France, la couverture de ce supplementi a servi pour le Maghella n° 48: ''Le violon barbare''. Format géant 24cm x 16,5cm.
-1978 ''Raganotto riveduto e corrotto'', il manque 32 planches dans la version française, dessins de l'histoire Dino Leonetti, parue dans le Satires n° 21 ''Les complexes c'est pas simple''. Format géant 24cm x 16,5cm.
Il faut noter pour l'anecdote, qu'avec malice, Dino Leonetti s'emble s'être amusé à se parodier sous l'aspect du Corsaire noir, dans le supplementi de 1977 ''Raganotto fa fagotto !'', allant même jusqu'à se faire…sodomiser par un soldat une fois travesti en femme, prouvant qu'il avait un bon sens de l'humour et surtout le sens de l'autodérision. 

Ci-dessus, les deux premiers supplementi en grands formats, celui de 1976 et 1977,
avec en visuel un dessin de Dino Leonetti se caricaturant lui-même, sous la forme du Corsaire noir.

Galerie de couvertures peintes par A. Ciriello :

En voyant les couvertures ci-dessous que je vous présente dans leurs versions originales et non censurées, tirées des peintures elles mêmes originales, vous pouvez vous apercevoir du talent incroyable d'Averardo Ciriello. Les peintures originales pour la série Maghella par cet artiste font en général une moyenne de 36cm x 50,5cm et sont toujours peintes sur du carton rigide et épais. Dans une interview donnée dans l'année 2000 à Romano Felmang, dans la revue Fumetto n° 34 - Anafi, Averardo Ciriello laisse supposer, comme beaucoup d'autres artistes, le regret de n'avoir pu récupérer ses originaux des couvertures qu'il avait peintes durant ces années là. Je m'abstiendrai de vous faire un long discours sur le talent de l'artiste et la beauté de ces couvertures…les images parlent d'elles-mêmes. Je vous laisse le soin d'admirer.


Concernant cette dernière couverture entièrement censurée, j'en donnerai les raisons dans un futur article qui sera essentiellement
consacré à la censure dans les couvertures originales italiennes.

Ainsi, pour terminer ce chapitre, je voudrais signaler une chose concernant les rééditions de la collection, appelée Maghella Collezione Ristampa. En effet en Italie, une partie des couvertures de ces rééditions comme les rééditions de Luciféra ont été censurées par des artifices cachant intégralement les parties dénudées ou plutôt les parties un peu osées.
Vous pouvez par exemple apercevoir une de ces couvertures censurées qui fut utilisée pour notre série en France; il s'agit du n° 76, appelé en France Rudolph Balenetino au lieu de Rudolph Vasveltino en Italie. Ce sosie de Rudolph Valentino possède en effet deux langues que l'on peut voir plus haut sur la couverture originale italienne, Maghella y est nue, sexe et seins visibles et qui fut censurée pour les Ristampa. C'est donc cette dernière qui est malheureusement arrivée en France pour le Maghella n° 74. Pour la référence visuelle, voici une belle couverture (la n° 22) qui était donc à l'origine sans les vêtements, ni soutien-gorge ni culotte et qui furent rajoutés quelques années après pour une ressortie.


La couverture originale non censurée et cette même couverture rééditée et retouchée pour la réédition Ristampa.

 

Planches originales, montages et retouches :
Si une collection complète de Maghella ou de Contes Malicieux est superbe à contempler chez soi, sur une étagère, il n'y a rien de plus beau qu'une planche originale (tavola, en Italie) tirée de sa série préférée.
Tout le monde sait qu'une bande dessinée est à l'origine une série de planches originales, donc dessinées à la main…enfin j'espère.
C'est une œuvre d'art, et qu'elle soit laide ou superbe, elle a été créée de A jusqu'à Z, par un artiste ou deux, lorsqu'il y a un encreur en plus du dessinateur par exemple.
Si aux Etats-Unis comme en France, le dessinateur et l'encreur sont deux personnes bien distinctes dont les noms sont toujours crédités ou presque au début des histoires, ce n'était pas toujours le cas pour ne pas dire jamais, pour la BD italienne dans les années soixante-dix. Je parle ici des fumetti per adulti en tout cas, donc des petits formats érotiques.
Nous avons, avec le temps et un bon coup d'œil, su reconnaître des auteurs comme Leone Frollo, Dino Leonetti, Mario Janni, Roberto Raviola (Magnus), Milo Manara (pour les plus connus) et beaucoup d'autres monstres de la bande dessinée érotique qui sont devenus sacrés avec le temps.
Ces dessinateurs italiens, aujourd'hui très connus, ont quasiment tous fait leurs débuts dans les petits formats pour adultes aux débuts des années soixante-dix.
 
Mais si une BD peut, par son contenu érotique, ravir l'œil d'un collectionneur, elle peut aussi nous charmer et nous captiver par le travail de certaines planches.
A chacun ensuite de trouver son bonheur auprès d'un auteur en particulier…tous les goûts étant dans la nature.
Lorsque l'on regarde justement le travail de Leonetti, le dessinateur qui nous intéresse ici, on devine un trait rapide et très précis où chaque détail…anatomique est pris en considération.
On peut parfois rapprocher son style de celui de Magnus, tant la perfection de certains visages, corps, ou positions est quasi parfaite et l'encrage précis, jouant avec les noirs et blancs à merveille.
Si personnellement j'ai une prédilection pour les dessins de Maghella après le n° 36, je ne nie pas en regardant les planches originales des premiers numéros que je possède, le talent indéniable de cet artiste hors du commun, car elles sont réellement fantastiques !
La première série de planches que je vous montre ci-dessous (pages 18, 19, 20) proviennent du rarissime Maghella numéro 0, le Menelik n° 1 de 1973.
Je peux d'ailleurs affirmer maintenant, ce dont je me doutais un peu, que tout cet épisode (et c'est le seul) a été réalisé sur des planches de dimensions beaucoup plus grandes que la norme par rapport aux fumetti ''classiques''.
Ainsi, les planches du Menelik font 42cm x 29cm, alors que pour le début de la série courante elles font 28cm x 19cm pour terminer à 20cm x 14cm (format standard) vers le n° 10 et jusqu'à la fin de la série qui compte 140 numéros.
Par contre, je ne connais pas le numéro exact où les planches sont devenues de la plus petite dimension, mais j'imagine cela vers les numéros 8 ou 10…
C'est fort dommage d'ailleurs que le format standard des petits formats adultes soit resté finalement à 20cm x 14cm, car celles que je possède et qui sont de dimensions 28cm x 19cm sont superbes, la taille permettant de bien voir les dessins ainsi que tous les détails. La taille des pages du Menelik que je possède et qui sont très grandes, se rapprochant d'ailleurs des planches américaines de la fin des années soixante, sont finalement un peu part et ce fut le seul et unique essai dans ce format.

Trois pages, les 18, 19, 20 qui proviennent du Menelik.

Juste au dessus, deux pages du n° 2 (la page 43 et la 44) de la série courante qui vous montrent exactement les dessins qui avaient été récupérés par Leonetti et qui provenaient du Menelik, permettant ainsi de faire le flash back de Maghella.
Dans le n° 2 (version française) au début de l'histoire, Maghella se fait en effet un court flash-back et se souvient de sa première rencontre avec la sorcière Ireberta (Erectus en France), qui eut lieu dans le Menelik n° 1.
Leonetti, pour faire la page 45, a simplement récupéré les pages 18, 19 et 20 et a effectué des découpes et des collages pour rajouter ensuite deux dessins (les deux têtes) : une placée en haut à gauche et une en bas à droite (visibles sur la photo). Les planches dans leurs versions originales vous permettent de voir les découpes et les montages effectués.
On peut aussi distinguer sur cette même page du blanco à coté de la main de Maghella, et ce afin de masquer le dessin de la sorcière, visible sur la planche originale n° 19.
Leonetti, au lieu de tout redessiner, a préféré procéder de la sorte…ce qui donne une curiosité assez intéressante à bien des niveaux : ce sera la seule planche originale en grand format de la série courante de Maghella. Je vous laisse par contre imaginer le sort réservé aux images restantes après la découpe, à n'en pas douter elles ont été jetées à la poubelle (sic) !
J'ai déjà parlé dans cet article de la qualité des dessins du Menelik, mais voir les planches originales que j'ai sous les yeux met la barre vraiment beaucoup plus haut.
Je dois faire une courte parenthèse maintenant pour parler des rééditions des premiers numéros de Maghella parus du n° 1 au n° 17 et édités chez nous en 1988.
Ce sont exactement les mêmes histoires que les numéros de la série d'origine, mais avec rajoutées de temps à autre des scènes pornographiques, qui ne sont pas gênantes pour celui ou celle qui avait envie d'en voir éventuellement un peu plus sur leur héroïne favorite.
La maison d'édition avait en effet demandé à Leonetti d'inclure de nouvelles planches là où il pouvait, là où il voulait…et si certaines sont complètement refaites ou entièrement nouvelles et rajoutées, certaines le sont à moitié. C'est ainsi qu'une vignette complètement redessinée a été recollée sur l'ancien dessin jugé désuet. Cependant, cette façon de faire rend malheureusement très difficile (voire impossible) la vision des anciennes vignettes, les nouvelles étant vraiment bien collées par dessus.
Il n'y a que devant une lumière vive, comme une lampe ou dirigé vers le soleil, où l'on peut deviner l'ancien dessin en dessous.
Je vais vous montrer ci-dessous les différences entre les planches anciennes imprimées et les nouvelles planches originales retravaillées, en partie ou totalement.
Il est bon de noter que les aventures de notre héroïne, qui sont très érotiques, n'ont jamais vraiment rien montré : pas de sexes en érection, ni de pénétrations visibles, pas de fellations ni d'éjaculations (sauf quelques unes en Italie). Le dessinateur misait surtout sur les expressions des visages et les positions de ses personnages, avec un effet très réussi d'ailleurs. Il est donc intéressant ici de voir une planche entièrement redessinée, celle où Maghella fait une fellation au prince Play-Bois. C'est la seule représentation si explicite et visuelle dans toute l'histoire de Maghella, rarissime et belle page (voir plus loin).

Ci-dessus et sur la gauche, la planche pour l'édition imprimée et sur la droite la planche originale retravaillée (voir la table qui a été surélevée) pour l'édition nouvelle de Maghella de 1988, avec rajouté en bas un bandeau dont je ne comprends pas l'utilité et que j'ai enlevé par la suite. Il faut noter que dans le n° 1 et 2, beaucoup de bouches ont été entièrement redessinées pour l'édition imprimée, de façon plutôt ratée d'ailleurs, à cause de l'encrage qui était sans doute trop fin et trop faible.
Les planches originales rendent évidemment justice aux dessins d'origine qui sont en fait splendides !

Vous avez par contre ci-dessus, la planche pour l'édition ancienne des années soixante-dix sur la gauche et l'originale sur la droite,
et comme vous pouvez le voir, elle a été entièrement redessinée toujours pour cette nouvelle édition de Maghella
qui date de 1988. A ce jour, personne ne sait ce qu'est devenue la première page dans sa version originale.


Encore sur la gauche, l'édition ancienne de Maghella des années soixante-dix et à droite la version plus hard de Maghella
dans version gourmande, pour l'édition récente de 1988 entièrement redessinée. La première planche originale a de nouveau
disparu comme c'est souvent le cas lorsqu'elle était entièrement refaite.


Voici un exemple de vignettes rajoutées sur une planche originale (en haut sur la droite) avec l'ancien dessin
qui se trouve maintenant en dessous et qui est définitivement perdu.
On notera aussi sur la planche de gauche la verge cachée par la robe de nuit de Rase-Mottes,
qui a été retouché au blanco et ensuite dessinée de façon explicite…


De nouveau une vignette rajoutée sur la planche de droite en bas…le moment historique ou Maghella
va bientôt perdre sa virginité. La scène complète de son dépucelage que j'ai en ma possession en planches originales,
se trouve d'ailleurs montrée dans la ''Galerie de dessins originaux'' et vous pourrez voir une différence de taille avec l'ancienne édition.


Pour terminer, voici un bel exemple de planche entièrement refaite, vue d'une autre façon et suivant un autre angle…
la planche originale entière a là aussi disparue.

Finalement, Dino Leonetti aura réussi immanquablement un véritable tour de force avec Maghella sur 140 numéros et pendant sept années consécutives, en créant un microcosme cohérant et logique où tout le monde s'y retrouve. On peut en effet, en lisant Maghella, quand on découvre l'univers de cette héroïne, trouver finalement normal de croiser un dragon qui parle, un centaure, des sorcières, des grenouilles qui parlent, un papillon ou un singe obsédé sexuel… Le pouvoir créatif et artistique de cet auteur était sans limite et pendant ces 140 numéros, qui seront entièrement dessinés par lui je le précise (il sera aidé seulement sur quelques numéros par son Studio), on aura pu lire les aventures de son héroïne particulièrement délurée, sexuelle, mais franche et honnête. C'est aussi sur ces derniers points qu'elle aura autant plu en France, comme du coté de nos amis transalpins ainsi que dans les autres pays où elle fut éditée. Dans les premiers numéros où elle apparaît comme une jeune fille, jusqu'à devenir une femme en fin de série, cela nous aura permis de la suivre durant toute sa vie, partageant avec elle ses aventures délirantes mais excellentes et qui au final nous auront bien fait rire. Quels dessinateurs peuvent revendiquer de nos jours, à part certains -comme par exemple Shultz, le créateur et dessinateur de Snoopy, ou Edgar Rice Burroughs créateur de l'incontournable Tarzan ou encore l'univers de chez "Marvel" créé en partie par Stan Lee et Jack Kirby- et d'avoir réussi ce pari talentueux de nous faire pénétrer un monde où l'on peut se projeter et rentrer totalement en parfaite osmose avec l'héroïne en créant un lien entre le lecteur et l'œuvre ? Lien qui fut par ailleurs particulièrement renforcé en Italie par la correspondance entre les fans et la revue, à l'instar de la "Marvel Comics Groups" aux Usa. Ces artistes totalement antagoniques par le contenu de leur œuvre auront finalement le meilleur des points communs : celui d'avoir réuni et fidélisé des lecteurs, hommes et femmes, en créant un univers entier et complet, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

FIN

 


Mais non la puce ! Petit bonus de ta part et du mien pour nos lecteurs, l'étiquette de vin
.

 

-QUELQUES COUVERTURES ITALIENNES INEDITES DE MAGHELLA-

 

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